[Aventure RP] Le Canard se Déchaîne

"Mercenaires tâchons de rester prudent ! Ordonna Drugni à la petite troupe. Alana et Arnwald vont rester en tête de groupe, je fermerai la marche. Hâtons nous ! Nous avons une chance de retrouver notre ami avant qu'il ne lui arrive des problèmes !"

Avant de partir, Sojiro ne put s'empêcher de lancer :

"Ne vous en faites pas, Morr est déjà parmi notre groupe."

Puis il suivit les autres. Cette fois-ci, il se placa en avant-garde. Si le vieil homme avait dit vrai -ce qui était sujet à caution- ses maigres talents de Répurgateur pourrait être très utiles. Il rouvrit son large manteau, s'assurant juste que son sabre glissait correctement dans le fourreau. S'il fallait en venir aux mains, ce qui n'arriverait sûrement pas vu le nombre des mercenaires du Reikland, ce genre de souci quand on était à l'avant-garde n'étais pas conseillé du tout. Il farfouilla également sous son col quelques secondes, le temps d'en sortir son symbole de Morr accroché en pendentif. Parfois, ca pouvait aider...

En sortant de la bâtisse, Drugni tomba nez-à-nez avec un homme d'une carrure impressionante. Il semblait assez âgé, au vu de ses cheveux grisonnants coupés très courts, et de ses nombreuses rides profondes - ou bien étaient-ce d'anciennes cicatrices ? - il n'en inspirait pas moins une grande force physique, et son regard sous son chapeau à large bord avait la couleur de l'acier. Il en avait aussi la dureté.

L'homme n'était pas seul, il était accompagné d'une suite plutôt hétéroclite : deux bourreaux aux muscles saillants et au visage masqué sous un capuchon cônique en cuir, un prêtre de Mòrr, un porteur bossu encombré de bagages d'une taille et d'un poids impressionants, un gringalet borgne qui arborait un sourire malicieux et surtout un énorme tromblon à répétition, et une femme d'une beauté peu commune dans sa magnifique robe rouge, ses longs cheveux bouclés étaient orange vif, et ses lèvres pulpeuses aurait donné des pensées impures à un saint. Mais ses pupilles dilatées et ses dagues incurvées à sa ceinture laissaient supposer qu'elle ne devait pas être inoffensive, elle non plus.

- Gute Nacht, messieurs-dames, leur adressa le grand homme avec le chapeau tandis que le reste des mercenaires sortait du bâtiment. Sa voix était comme milles épines de glace. Il n'avait pas esquissé un seul sourire, ni d'ailleurs la moindre expression. Son visage était rigide comme un masque de pierre, et aussi expressif qu'un bout de bois mort.

Sans prêter apparemment la moindre attention aux mercenaires qui en sortaient, le grand homme et sa suite les laissèrent là et entrèrent à leur tour dans l'Imprimerie.

[HRP] Les répurgateurs dans le groupe peuvent deviner facilement qu'il s'agit d'un seigneur inquisiteur. Les autres, vous n'êtes normalement pas censés le savoir, alors jouez simplement votre rôle et pas d'incohérences s'il vous plaît . Visiblement ils n'en ont pas après vous, j'insiste là-dessus. [/HRP]

Sojiro descendit doucement la colonne, pour plus tard reprendre sa place, arrivant jusqu'à Drugni.

"Chef, c'était un Inquisiteur, haut placé je dirais... on a un peu d'avance sur eux, mais il faudrait faire vite... vous ne pensez pas ?"

D’ici peu ils en sauront autant que nous… Murmura l’elfe d’une voix blanche, elle lança à Karak un regard assassin avant de se tourner vers les autres mercenaires.

Nous devons atteindre cette maison avant eux et en sortir le plus vite possible.
Déjà la guerrière fantôme s’élançait dans l’avenue, sans attendre de voir si les autres mercenaires la suivaient ou non.

Voyant Alana faire de grandes enjambés Älexis se mit a courir pour la rattraper traînant Karak par l'épaule, ce dernier grommelait dans ca barbe après Alana.

"glmblgmbg, c'est Elfes alors grrr !"

Dans ca petite course le répurgateur tourna son regard vers les autres mercenaires et leur fit un grand signe de la main pour qu'ils suivent a leur tour en pressant le pas.

Arnwald ne l'avait pas deviné, mais il avait entendu le murmure de Sojiro. Un seigneur inquisiteur ! Ici !

Son sang ne fit qu'un tour, et il senti soudain qu'il perdait le contrôle de son propre corps.

C'est à ce moment que ses avant-bras se mirent à luire intensément, la lumière semblait vouloir s'échapper de ses manches, son visages était métamorphosé, des glyphes semblait se vriller, apparaître et disparaître sur son front et ses pommettes, ses yeux n'étaient que deux cavité desquelles s'échappaient flammèches et fumées.

Ses mains crispées prenaient une teinte orangée, si bien qu'on eut cru qu'il y renfermait des charbons ardents dont le rayonnement transparaissait à travers sa peau mate.

Son pardessus poisseux distillait des vapeurs, le sorcier semblait s'embraser, consumé par un foyer intérieur, alors que son visage n'avait plus rien d'humain, c'était celui d'une satue de marbre, de feu animé.

- Hem! Excusez moi, vous n'avez pas du feu s'il vous plait?

A travers les flammes qui entouraient son visage, le flamboyant pouvait distinguer un visage souriant, surmonté d'un chapeau et précédé d'un cigarillo.

- Je vous remercie, vous êtes très civil. Nous devrions peut être rejoindre les autres, ne croyez vous pas?

Tirant un bouffée, le répurgateur se saisit sans forcer de l'avant bras de son interlocuteur et l'entraina dans le mouvement du groupe.

- C'est pratique cette lumière que vous dégagez, on evite l'ordure de la rue comme en plein jour! Par contre, je ne regrette pas de porter des gants, vous allez d'ailleurs devoir m'en offrir une nouvelle paire, je doute que ceux ci durent bien longtemps.

Le ton était calme et seule l'odeur de cochon grillé deparait avec l'athmosphère detendue qui se degageait de la conversation.

Drugni sentit les ennuis s'approcher, cet étrange individu semblait des plus sinistre et son regard était aussi froid que les plus vieux glaciers des Montagnes du Bord du Monde. Le vieux nain observa sans rien dire l'homme entrer dans l'imprimerie. Une fois que celui ci fut sortit de son champ de vision il se tourna vers le reste du groupe.

"Qui qu'il soit je crois qu'il n'est pas la pour nous venir en aide... Ne nous éternisons pas ici, une confrontation en pleine rue à cette heure de la nuit serait mal venue... Rattrapons notre ami, j'ai un bien mauvais présentiment..."

La vision d'Arnwald tout feu tout flamme ne faisait que souligner que ce nouvel intervenant était de bien mauvaise augure.

Arnwald se sentait plongé dans une sorte de torpeur, ensommeillé, semblant assister à ce qui se produisait autour de lui avec un regard distancié, comme si un spectacle se jouait devant lui. C'était une mise en abîme de son propre être. Il se voyait de l'intérieur, comme s'il avait revêtu un scaphandre incontrôlable.

Il apercevait un répurgateur devant lui, souriant, et vit sa main droite enserrer l'avant-bras-de cet homme, avec une force et une chaleur d'une intensité telle que le gants se consumait à vue d'oeil, bientôt sa poigne de fer chauffé à blanc atteindrait les chairs.

La poigne d'une force qui n'avait plus rien d'humain empêchait le répurgateur d'avancer.

La bouche du sorcier semblait murmurer d'incompréhensibles paroles, son visage sans expression n'avait plus rien à voir avec celui d'Arnwald, ce corps possédé semblait vouloir se diriger vers celui dont il avait entendu dire que c'était un membre de l'inquisition, afin de tenter d'étancher une inextinguible soif de vengeance et de destruction.

Suivant une inspiration divine, le répurgateur se rendit compte qu'il ne pourrait pas maitriser le feu incontrolable qui s'était emparé du sorcier. L'improvisation foireuse semblait donc s'imposer, et vite.

- Camarade, Le feu! Les cultiste! La maison au corbeau! Nos ennemis sont là! Le feu! Ils doivent perir par le bucher! Cette baraque! C'en est un nid! Nous devons frapper immediatement!

Alors qu'il tentait de s'éloigner du sorcier flamboyant - le mélange d'armes à feu chargées et de flammes vivantes étant de nature plutot detonnante et dommageable - le ton du répurgateur gagnait en hsytérie.

- Ce batiment doit devenir un bucher! Vite! Avant qu'ils ne s'echappent! Frappe sans pitié et sans mesure!

Par une série de gestes desordonnés, Petrus désignait la direction du batiment qui leur avait été indiqué.

Arnwald avait lâché prise. On distinguait clairement la forme de sa main sur les épais gants du répurgateur. S'ils avaient été de maille, le métal aurait fondu.

Son corps, mû par une force étrange tourna le dos à cet homme agité aux mouvements de pantin dégingandé, qui semblait avoir perdu tout contrôle de soi. Il se dirigeait lent et impassible vers le dernier endroit où il avait aperçu le seigneur inquisiteur.

Il ne manquait plus que cela. L'albinos jura entre ses dents et appela à voix basse :

"Arnwald ! Arnwald ! Viens ! L'heure n'est pas encore venue ! Un jour peut-être... mais pas aujourd'hui, pour l'heure, nous devons sauver un camarade... je suis sûr que tu comprends tout ce que cela signifie..."

Il se mit à le suivre doucement. Il n'était pas très chaud pour tenter de l'assomer, vu le résultat de l'autre espèce de ras-du-front (jamais il n'avouera avoir eu la même réaction initiale).

Arnwald, ou plutôt son corps, continuait son avancée machinale. Une voix derrière lui se laissait entendre, elle semblait l'appeler, elle semblait le raisonner.

Il s'arrêta net et se retourna pour faire face à son interlocuteur. Son visage était un masque dont on aurait coiffé un brasier.

Il était sur la bonne voie. Déjà, le mage s'était arrêté. Le plus dur maintenant, le calmer. Visiblement, il n'aimait pas les représentants de la Foi de Sigmar. Mieux valait ne pas tenter le diable en se la jouant trop fidèle de Morr. Restait la bonne vieille logique pure et dure. Sans savoir ce qui se passait dans la tête du mage flamboyant, il y avait une valeur souvent sûre : les proches. Il devait bien en avoir, tout de même. Il n'était pas le seul à avoir une faille normale ?

"Arnwald... T'attaquer à cette homme maintenant ne serait pas une bonne idée. Tu manquerais à tes proches. Ils tiennent à toi, souvent plus que tu ne peux le penser. Un jour tu pourras t'y attaquer... mais ce jour n'est pas venu.
Dangorn a besoin de nous. C'est un camarade, un ami. On ne peut pas le laisser seul face à cet homme... Si on aide Dangorn, on jouera déjà un tour à cet inquisiteur, cela lui fera certainement les pieds !"

Et il était sincère. Parfois, son amour pour sa famille l'empêchait de sauter à pieds joints dansune bataille. Comme tout être humain normal, sûrement...

Le feu sembla s'attiser. Arnwald depuis bien longtemps n'avait plus ce que l'on pouvait regrouper sous l'appellation "proches".

C'était le désir de vengeance, la douleur endurée lors de leur perte qui l'aveuglait, lui faisait perdre tout contrôle, l'empêchait de résister à l'appel de l'Aqshy, ce mauvais esprit qui l'envahissait en même temps que la colère ou la tristesse. Toute cette puissance état concentrée en lui, peu importe s'il devait y laisser son être, pourvu qu'il fasse payer cher à ceux qui avaient ôté la vie à la personne qu'il chérissait le plus.

Le spectacle était saisissant, un feu magique consumait cet homme, sans endommager ses vêtements, les flammes étaient situées au fin fond de son âme et s'échappaient de ses orbites, tandis que des vapeurs suintaient de ses pores. La température autour de lui suffisait à faire tomber les papillons de nuit aventureux qui se laissaient happer par cette douce chaleur avant de brûler en crépitant, pour n'être plus qu'une enveloppe noircie une fois tombés au sol. Il était quasiment inconcevable de contenir une puissance telle dans un corps aussi frêle.

Puis il entendit ce nom "Dangorn". Et soudain lui apparurent des bribes de passé. Il était seul, et soudain ne l'était plus il avait retrouvé un foyer, depuis longtemps perdu, grâce à Dangorn.

Le sorcier s'accroupit, endolori, la tête entre ses mains. Au fur et à mesure que les flammes s'amenuisaient, la température devenait à nouveau supportable. Peu à peu les dernières vapeurs s'évanouirent dans les ténèbres, et les dernières flammèches disparurent.

Arnwald était à nouveau présent, accroupi, muet.

[HRP] j'ai fait court, je ne vais pas m'appesantir sur les mécanismes psychologiques qui ont ramené Arnwald à la raison...[/HRP]

"Le moins qu'on puisse dire c'est que vous ne nous rendez pas la tache facile... Murmura Drugni, un semblant de colère se faisait sentir dans sa voix. Si vous n'avez pas déjà tout fichu en l'air ça ne saurait tarder..."

Le capitaine jeta un regard accusateurs aux mercenaires. Il fronça les sourcils et se passa une main dans la barbe.

"Allé hâtez-vous maintenant ! Il ne faut pas traîner ici... Les autres sont déjà en route et nous devons vite retrouver notre ami avant qu'un malheur ne lui arrive..."

Puis tandis qu'il regardait les mercenaires suivre le reste du groupe il resta un instant à marmoner seul dans sa barbe.

"Ces humains, v'là bien plusieurs siècles que je les cotoies et j'trouve toujours quelque chose de nouveau chez eux qui m'impressionne..."

*Je suppose que je suis devenu le garde officiel d'Arnwald... Mouais, une tache à double tranchant moi je dis.*

Sojiro s'accroupit devant Arnwald et le regarda gentiment dans les yeux.

"Allez, relève-toi, on est partis. On doit faire vite."

Puis il se releva, tendant une main au mage de Feu.

Karak, Alexis et Alana avaient déjà distancé le reste des mercenaires et se trouvaient maintenant devant la maison indiquée par l’imprimeur. « Ça dois être ce bâtiment. »

La guerrière fantôme se jeta sur la porte tout en actionnant la poignée frénétiquement.

_C’est fermé ! »
A ce moment se tournant vers les autres elle sembla se rendre compte qu’ils n’étaient que trois.
« Où sont les autres ? Bah ! Qu’importe, nous n’avons pas le temps d’attendre. Karak, Alexis Enfoncez moi cette porte ! »

- Qui va là ? fit timidement une voix à la fenêtre au-dessus de la porte. Un visage apparu entre les volets. Celui d'un homme rondouillard, portant des lunettes, avec une tignasse de cheveux châtains ébourriffés. Cet homme vit la bande de fous furieux qui n'avaient même pas frappé et essayaient de défoncer la porte, et son sang ne fit qu'un tour.

- Que me voulez-vous donc ? Allez vous-en, bande de malapris ! Déguerpissez ou vous recevrez du plomb, et cessez de maltraiter ma porte !

La tête du binoclard disparut de l'encadrure de la fenêtre, pour réaparraître presque aussitôt accompagnée d'une main brandissant un pistolet.

Voyant l'homme armée Älexis usa de la ruse pour entrer. Il profita du du nombre qu'ils étaient pour baratiner le vieillard.

"Ho! Vraiment désolé nous pensions que... vu l'état de la maison heu... elle était abandonné, oui c'est ca abandonné, il est vrai que trois "simple inspecteurs" comme nous n'avons pas a défoncer une porte de la sorte, veuillez nous en excuser. Nous recherchons une personne très importante qui aurait apparemment un lien avec votre maison pouvons nous entrer ?"

Sur ces mots Älexis fit une grimace en attendant la réponse, comme si il avait un mauvais pressentiment.

Après le petit discour d'Alexis, KarakAlaric commenca à mettre en joue le "binoclard".
Il nous servira à rien, et j'ai un mauvais pressentiment.
Seul une intervention bien placée d'Alexis concernant le comportement quelque peu excessif du nain, empecha un geste inconsidéré de la part de l'Alchimiste.
Mais tu pensais franchement que j'allais lui tirer dessus ? Je veux juste m'assurer qu'un type avec une arme dans la main sache qu'il n'a pas tous les pouvoirs. M'enfin...
Comme nous vous le disions, binoclard, on vient faire une petite enquete ici. Donc laissez nous rentrez ou nous nous verrions contraint de defoncer la porte et de vous arreter pour refus d'obtemperer. Qui sait ce qui peut se passer apres ?
KarakAlaric se retourne et vois le mage encore à moitié en feu.
Oh, faites pas attention à lui, c'est pas grand-chose comparé à nous si on nous enerve, hein Alexis ? fit-il, accompagné par un coup de coude.
Maintenant, je vous conseille de nous ouvrir ! Immediatement !
Devant le regard noir d'Alana, le nain tenta de se justifier : Vous inquietez pas, je sais ce que je fais... Plus ou moins... Sans doute... Et puis, la negociation est la base de tout, non ? Il faut que le gars en face ai confiance en vous, et c'est comme ca que ca marche.

Arnwald semblait avoir repris ses esprits. Seules quelques fumerolles nimbaient encore son vêtement sombre.

Il se leva, puis dit en souriant "Je vous prie de m'excuser, mais, comme vous avez pu le constater, je suis sujet aux absences. J'espère que cela ne se reproduira plus. Nous perdons du temps, rejoignons les autres."

Il se mit en marche, sans un regard pour la main tendue de celui dont l'apparence suggérait qu'il était un répurgateur.