[Aventure RP] Le Canard se Déchaîne

2 Erntezeit, au soir.

Dangorn arracha le journal des mains de son écuyer en voyant les gros titres, et n'en crut pas ses yeux.

- Bon sang, le Grand Théogoniste est en fait un travesti ! Je m'en doutais !

Puis, lisant un peu plus bas, il vit les autres articles. En page deux, il put lire l'accusation dont il était la cible. Son teint déjà pâle devint livide, puis rouge cramoisi. Martin crut même voir de la fumée sortir de ses oreilles.

- ... Moi, un paysan chaotique ? Et puis quoi encore ? Pourquoi pas l'empereur Karl Franz pendant qu'on y est ? Mortecouille, je suis sûr que c'est un coup de cette pimbêche de Sigmaris ! Elle a dû écrire à ce torchon parce qu'elle est jalouse de mon titre de noblesse car ses parents bourgeois ont acheté leur particule "von" pendant les soldes de Sommerzeit ! Tu te rends compte, Martin ?

L'écuyer haussa les épaules. Que répondre à cela ? Il était évident que Sigmaris et Dangorn ne s'aimaient pas, mais sans doute pas au point de lancer une rumeur aussi grave sur l'autre, et le chevalier le savait également.

De toute façon les répurgateurs ne gaspillaient jamais leur temps à vérifier la véracité des accusations, ils préféraient généralement obtenir rapidement des aveux sous la torture puis exécuter leurs malheureuses victimes en espérant que le vrai coupable se trouve parmi elles. Il était inutile de s'embarrasser de remords. La menace grandissante du Chaos ne leur laissait pas le temps de trier les innocents.

Martin réalisa que son seigneur Dangorn était déjà un homme mort, et que par conséquent, lui aussi. En tant que son serviteur, il était le prochain sur la liste.

- Monseigneur, partons pendant qu'il est encore temps. Il ne serait guère prudent de dormir à l'auberge cette nuit, comme vous l'aviez prévu. Je sais dans quel quartier se trouve l'Imprimerie Impériale d'Altdorf. Nous risquons de croiser des gardes, dans ce cas il vaudrait mieux cacher votre visage.

Dangorn acquiesça, et enfila son heaume sur sa tête.

- Non, messire. Un heaume bretonnien à cimier d'argent sera trop facilement repérable dans la foule. Vous devriez garder seulement votre cagoule de mailles pour cacher vos cheveux et mettre votre capuchon par-dessus.

Quelques heures plus tard, Dangorn s'arrêta au Squig Boiteux, mais n'y entra pas. Il ne fit qu'y glisser une lettre pour avertir ses confrères et consoeurs, puis disparut dans la nuit sans qu'ils puissent le voir.


[HRP]

Nous sommes le soir, cette aventure est directement à la suite des évenements qui se sont passés dans la Taverne. Vous pouvez avoir lu la lettre que j'y ai posté, ou pas, mais vous avez au moins vu la réaction de Drugni.

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[Hrp] Tu roxxes Maul' :p ! [/HRP]

Une jeune femme aux allures de paysanne armée dit soudain "Cap'tain j'disais pas forcément d'faire profil bas! Mais d'prendre des précautions pour pas s'retrouver dans d'la bouillie d'gobelin jusqu'au cou!
Déjà faudrait faire savoir c'qu'on en pense...et pour ça pas b'soin d'y aller en régiment! Faudrait faire publier une réponse par le...Elle cracha le dernier mot Zeitung. Si y refusent 'lors on d'mandera pourquoi! Et d'façon appuyée. Si y acceptent 'lors tout l'Empire saura qu'on est prêts à s'défendre mais on passera pas pour une bande de maraudeurs du Chaos qui vont tout peter sur un coup d'gueule!"

Le nain en tête de cortège laissa échapper ces quelques mots :

"Hmm... Caeris a raison il ne faut pas que l'on parte tête baissé, surtout que nous ne savons pas où trouver le siège de l'Empire Zeitung et je pense que dans la situation actuelle faisons profil bas, il serait mal venu que nous nous fassions remarquer..."

Arnwald venait d'entendre Drugnalf marmonner, il semblait s'être parlé à lui-même, mais trop haut, par inadvertance si bien que certains des membres de ce qui ressemblait fort au cortège d'une expédition punitive s'arrêtèrent.

Lui s'arrêta également.

"Je ne peux que me ranger du côté de Caeris, je suis en adéquation avec sa pensée. Selon moi, Maître nain, les plus avertis diplomates d'entre nous pourraient se rendre au siège de ce journal. Non pas que je craigne d'éventuelles conséquences, mais il est de mon avis que la bienséance la plus élémentaire emporte que l'on ne se contente pas de détruire un bâtiment et de blesser des personnes qui peut-être sont innocentes.

Mon tempérament n'est pas celui d'un répurgateur, voyez-vous. Et je pense que votre sagesse séculaire vous dictera une conduite emprunte de prudence." Dit-il au nain qui semblait réfléchir.

[Hrp] Double post [Hrp]

Le répurgateur hocha negativement la tête.

- Non. Cet article est une sentence de mort, dirigée precisement et en connaissance de cause. Si nous nous contentons de rester passifs, d'une part le porte etendard de la confrerie ira rotir sur un bucher, mais en plus il risque de n'être que le premier d'une série. Il nous faut donc trouver la source de l'article et agir en consequence. Quand nous aurons demelé cet echeveau, nous pourrons faire publier un article rectificatif, mais pas avant, cela ne pourrait qu'aggraver la situation.

Après un instant de reflexion, il ajouta:

- Capitaine, je peux aller faire un tour en reconnaissance et demander des informations à la redaction.

Comme pour préciser son propos, il se reprit :

- Demander des informations, pas les soutirer par la force!

Il decrocha alors le sac qu'il portait en bandoulière et le posa à coté de son paquetage. Puis il parcouru du regard l'assemblée.

- Quelqu'un versé dans le metier d'eclaireur serait certainement un atout appreciable. Qu'en dis tu capitaine?

Faire profil bas ? J’ai bien peur qu’il ne soit déjà trop tard. Commença Alana avec un petit rire sinistre.

Que Dangorn le veuille ou non toute la confrérie est impliquée, une bonne partie d’entre nous était avec Dangorn lors de l’embuscade et cela fait autant de suspect potentiel pour ces impériaux.

Si nous ne faisons rien, nous risquons de voir les troupes de l’inquisition débarquées d’ici peu et si eux ne viennent pas ce sera une horde de fanatiques et kamikazes en tout genre qui aveuglé par leur dévotion prendront tous les membres de la confrérie pour cible, sans aucune distinction.

Je pense qu’il serait sage de ne plus afficher nos couleurs pour le moment et de tout mettre en place pour se faire innocenter le plus vite possible.

Se levant l’elfe se dirigea vers le comptoir d’Urvan, bien déterminée à récupérée à la fois ses chaussures mais aussi ses armes, qu’elle soit consignée ou non.

Caeris poussa un long soupir...

- Si y'a des risques qu'on vienne jusqu'a attaquer le Squig Boiteux j'ferais bien d'me mettre en tenue...j'espère qu'les armuriers du coin ont fait du bon boulot sur mon armure! L'en avait bien besoin...j'sais pas si vous vous rappellez!

Elle éclata de rire puis redevint sérieuse

- Bon j'vais chercher ça à l'étage...j'pense pas avoir l'talent requis pour négocier avec la bande de plumitifs, j'vais rester ici au cas où...en espérant que j'm'inquiète trop!

Sur ce, elle quitta la pièce avec précipitation, se dirigeant vers les chambres à l'étage.

Älexis suivait la discussion passivement comme ca son habitude, mais cette fois si tout particulièrement à tel point qu'on l'avait oublié. Le répurgateur sortit alors de l'oubli d'un raclement de gorge et s'exprima.

"Mes frères il est certain que nous ne devons pas rester la sans rien faire, mais il est certain aussi que le journal "Empire Zeitung" n'est aucunement lié a cet article, son rôle premier est de relater de façon objective, clairs et détaché de toute INFLUENCE, les faits qui se déroulent dans le monde entier. Il faut donc chercher notre ennemi sur un autre terrain... mais le quel ? Une question à la quelle je ne peux pas encore répondre mais une question à la quelle nous allons trouver une solution. Peut être devrions nous procéder par ordre chronologique, quand avons nous vu Dangorn pour la dernière fois et en quelles circonstances ?"

Sur ces mots le répurgateur remit sont chapeau, serra son écharpe et prit son mousquet en main et balaya la sale de son regard pensif.

Se retournant brusquement l'elfe jeta un regard assassin à Alexis.

Elle veut dire quoi cette question ? Lança Alana d’un air agressif au répurgateur.

Le climat qui s'élevait autour de lui, Arnwald le connaissait à merveille. Il l'avait déjà vécue bon nombre de fois, cette ambiance.

Ce sentiment est celui que l'on éprouve avant de partir vers un champ de bataille. Des souvenirs émergèrent alors. Des sourires de visages amis, des plaisanteries, un fanfaron dont la prétention avait pour seul but de masquer une peur vivace et un autre essayant de le rassurer.

Deux d'entre eux avaient survécu, mais aujourd'hui un seul encore est en vie. Il revint rapidement à la réalité, c'était pour lui comme si ses yeux s'étaient fermés puis à nouveau ouverts.

Après tout, ce n'était guère qu'une probable visite, non la participation à un conflit impliquant forces du Chaos et armées impériales.

[Edit suite au post d'Älexis]

Arnwald venait d'entendre ce qu'avait dit Älexis. Il lui lança un regard froid.

"J'espère ne pas entendre en votre bouche une quelconque nuance de suspicion. Votre nature prendrait-elle le pas sur votre serment, cher répurgateur ?" asséna-t-il d'un ton monocorde et grave.

Un léger sourire apparu sur les lèvres d'Älexis a l'écoute de la réponse d'Alana.
Puis le jeune répurgateur se décida de répondre brièvement a sa question.

"La question est ou chercher... en soit elle ne veut rien dire."

Älexis posa son fusil, croisa les bras et fixa Alana toujours le sourire en coin, lorsque Arnwald prit la parole.

"hum... je ne cherche pas a culpabiliser Dangorn mais à trouver des pistes concrètes pour l'aider. Si vous pensez que mon idée est farfelu, qu'il en soit ainsi... je vous écoute."

"A fanatique, fanatique et demi... il serait peut-être bon de leur rappeler qu'il y a des fous dans les deux camps."

Un simple sourire sur le visage du chasseur de morts-vivants albinos. Il s'assura rapidement que ses armes étaient toutes bien fixées, s'assit à une table et posa son chapeau dessus.
Puis, fouillant dans sa besace, il en sortit un pot en métal qu'il ouvrit, avant de faire glisser le bout de ses doigts droits dedans. Lorsqu'il les passa sur son visage, c'étaient cinq traits rouges qui barraient désormais sa face. Puis, le plus naturellement du monde, il s'essuya sur un chiffon déjà bien tâché de cette substance séchée, ferma le pot et le glissa, avec le chiffon dans sa besace. Et se releva, remettant son chapeau.
A l'adresse de ceux qui le regardaient maintenant étrangement, il haussa simplement les épaules.

"Quoi ? Certains barabres aussi se font des peintures de guerre !"

Laconfir voyant l'agitation se leva, lentement et calmement mais parlant fermement:
-mercenaires, foncé tête baissé dans altdorf alors que la garde recherche notre compagnon serait de la folie, nous sommes forts certe, mais pas fous, alors selon moi, il faut rester calme et aller les voir en paix, ne nous montrons pas aussi bête voir plus que ce journal, enfin, c'est à notre chef de décider de la méthode à employer, chef ? chef ???

KarakAlaric ne disait rien. Il essayait de se contenir interieurement, de peser le pour et le contre, toutefois, meme avec l'aide de Jager, qui pronait la prudence, il finit par se lever et cria :
Mais c'est quoi ces histoires ! Dangorn, un chaotique !?! Dites-moi donc ou est le siege de cet Empire Zeitung, que j'aille le voir ! Vous savez ce qui s'est passé à Zhufbar ? Lorsque les Thag, les nains du chaos, ont assassiné le roi, ils nous ont accusé nous, les Alaric, d'avoir commis le méfait ! Et les gens les ont cru ! Et c'est ce qui va se passer ici si nous laissons ce journal discréditer les membres de la confrérie ! Je ne laisserai pas ce qui s'est passé à Zhufbar se reproduire ici, avec ma nouvelle famille, ah ca jamais ! Vous entendez ? JAMAIS !

Alexis Jager avait toute les peines du monde à retenir le nain, qui essayait de se jeter dans la rue avant de chercher lui-meme le siege du journal. Après s'etre (un peu) calmé, il poursuivit.

Je suis sur que ce journal n'est pas innocent, et qu'au moins un de ceux qui l'écrivent est affecté par le mal ! Allons la-bas, et fesons parler tous les redacteurs, on finira bien par trouver une piste !

Quelques instants plus tard, apres avoir retrouvé quasiment tout son sang-froid.

Hum... Désolé de m'etre emporté. C'est juste que j'ai déja plus ou moins vécu ce qui est arrivé à Dangorn, et qu'a l'époque je n'ai rien pu faire. Je ne laisserai le passé refaire surface ainsi. Mais bon, c'est vous qui décidez de la marche à suivre, et je suivrai vos ordres. Mais vous connaissez ma position. Que devons-nous faire ?

Tout en terminant sa phrase, l'Alchimiste commenca à préparer son fusil et à mettre ses fioles à portée de main.

Mais ne perdez pas trop de temps, c'est une question d'heures.

"Dangorn ne s'est pas montré, certes. Mais je suis certain qu'il a ses raisons. Et je n'aime pas votre ton, répurgateur.

En attendant, je suis d'avis de laisser Drugnalf prendre une décision quant à la marche à suivre."

Arnwald se faufila en premier, juste derrière Alana. Sa cape sombre et son capuchon ne laissaient absolument rien entrevoir de sa personne, dans les ténèbres environnantes.

Si les reflets de la lune ne faisaient pas luire la crasse accumulée aux coudes et au sommet de sa capuche, il se fondrait dans la nuit, telle une ombre, imperceptible.

Älexis suivait Arnwald, il était tout autant en harmonie avec l'obscurité que ce dernier. Le répurgateur donna une petite tape sur l'épaule d'Arnwald et lui chuchota.

"Maintenant on est frères d'armes on marche en semble et on combat ensemble, il n'y avait aucune agression voulue dans mes dernières paroles au sujet de Dangorn, je le respect tout autant que toi. Maintenant on oubli et on obéi au chef, bon courage"

Sur ces mots Älexis fit un clin d'oeil rendu invisible par l'obscurité à Arnwald et reprit la marche.

KarakAlaric se placa derriere Jager, et, bien que plus visible que les trois personnes devant lui, sa petite taille et son armure en cuir aux teints foncées empecherait un oeil distrait de voir autre chose qu'une ombre. Seul ses fioles et son fusil, dont émanait une lueur bleue, trahissait sa présence. A contre coeur, il placa délicatement ses tubes de mercures et autres ingredients dans son sac. Alexis lui préta généreusement son écharpe, dans laquelle il enroula son fusil. Le nain, maintenant pratiquement invisible, continua à suivre le petit groupe.

Aux paroles d'Älexis, Arnwald répondit par un sourire, forcé. Dans l'obscurité, son visage paraissait bien plus lumineux que celui d'un être humain quelconque, comme si des braises rougeoyaient derrière cette peau d'aspect mat.

"En effet nous sommes, frères, et jamais un frère ne doit soupçonner son propre frère. Même implicitement."

Korvadiel observait les mercenenaires intrépides et furibonds, il en était fort aise et en son for intérieur la satisfaction se nourrissant du désarroi de ses compagnons raviver en lui l'élan bienheureux de celui qui sait extraire du malheur des autres un intense contentement.


Peu à peu la taverne se vida et seul il finit sa coupe d'alcool épicé tandis que mue dans les ténèbres de la salle de l'auberge tamisée, l'inquiétante silhouette de l'elfe conspirait avec les ombres...


-Allons donc... Pareille entreprise est fortuite car il n'y a nul emplacement où l'Empire Zeitung tient lieu...


Sur ces paroles inaudibles le bruit sec d'un godet à pied cuivré que l'on repose brutalement sur une table se fit entendre en perçant l'intangible membrane du silence.

Après avoir repri son sac d'outils, Petrus alluma un cigarillos et mit son chapeau, qu'il rabatit sur son visage. En laissant echapper un murmure, il se joignit à la troupe.

- En chasse compagnie, en chasse ...

Isha… Qu’ils sont bruyants…

Les mercenaires étaient dorénavant tous sortis de la taverne et semblaient attendre qu’elle se mette en route.

Vous avez oublié que je ne suis pas chez moi ici ? J’ai peut être une plus grande acuité que vous mais je ne sais pas ou aller.
Il serait peut être préférable que quelqu’un se tienne à mes cotés pour me donner la route à suivre.

Tout en disant cela la guerrière fantôme avait dégrafée l’attache de son manteau qui bien que couvert de crasse demeurait d’un blanc beaucoup trop visible à son goût. D’un geste précis elle le retourna, révélant l’intérieur de l’habit dont la couleur sombre se fondait à la perfection dans les ténèbres environnantes, avant de le replacer sur ses épaules.

Qui connais le chemin, donc ?

"Arnwald devant avec Alana, ordonna Drugni à voix basse. Bon maintenant soyez sur vos gardes, le premier qui fait du grabuge finira un mois entier de corvée de latrine."

Arnwald suivait Alana. Ne sachant, à vrai dire, pas où ses pas le mèneraient.

Ce n'était poru lui pas la première fois, sans refuge il avait souvent arpenté les rues et ruelles sans savoir où aboutirait son cheminement. Il s'en fichait, il se rendrait où il le faudra afin de laver l'honneur de Dangorn.