Les Sept Sorciers

[HRP] Je suis en ce moment en pleine campagne de JdR avec mon nouveau MJ. On a décidé de faire une campagne spécialement axée sur les Royaumes de Sorcellerie. Pour l'occasion j'ai acheté ce magnifique bouquin, qui se complète fort bien avec celui que j'avais acheté juste avant, le Tome de la Corruption, notamment en ce qui concerne les Échos Avancés de l'Aethyr.

Fort de l'expérience des JdR avec la CMR, je suis arrivé chez mon MJ avec un feuillet et un crayon pour prendre des notes, ce qui n'a pas manqué de l'étonner mais cela me permet de vous conter l'avancement de notre campagne sous forme d'un récit RP.

Voici le premier épisode, un scénario d'introduction.

Nos personnages sont donc tous des apprentis sorciers de premier niveau sur le point de passer apprenti supérieur, mais c'est notre deuxième carrière en quelque sorte. Pour matérialiser nos passés respectifs le MJ a décidé que nous devions tous choisir une carrière précédente.

Ma feuille de perso (j'écris assez mal) :
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Au Collège Céleste, une jeune apprentie a une vision prophétique : sept sorciers de l'Empire sont voués à accomplir un destin qui les dépasse. Mais l'un d'entre eux va les trahir.
L'apprentie-astromancienne se reconnaît elle-même parmi les sorciers. Les autres sont une sorcière de Jade, un sorcier d'Améthyste, une sorcière du Feu, un sorcier du Collège Doré, un Umbramancien et un Hiérophante.

(hrp : là, le joueur qui joue l'apprentie du Collège de Jade a imité Yoda et a fait "mal interprétée la prophétie a pu être")

Mon nom de naissance est Sepheus Schattengrau, mais là où je vis on m'appelle "toi, là bas", ou "machin", et je dois répondre "oui, maître", "oui, monsieur".

J'étais le fils d'une famille de paysans qui vivait dans le petit village de Teufelfeuer, dans le Reikland. Ma mère fut brûlée vive par les répurgateurs pour sorcellerie, par ma faute, quand j'eus atteint l'âge de huit ans où mon "don" - ma malédiction devrai-je dire - s'est révélé. Depuis ce jour funeste, j'ai appris à maîtriser mes émotions pour ne pas causer plus de dommages et ne pas raviver les soupçons qui pesaient sur ma famille.

Mais à l'adolescence, mes pulsions hormonales reprirent le dessus. Je tombai amoureux d'Helga, la fille du forgeron, et ce fut le drame. A la fête de Geheimnisnacht, nous nous cachîmes dans un coin d'ombre, et elle m'embrassa. Le contact de ses lèvres, mon désir brûlant, mes émotions contenues pendant toutes ces années, c'en fut trop. Ignorant tout des arcanes, je ne pus contrôler les vents magiques qui affluait en moi. Elle mourut dans d'horribles souffrances, et je ne pus rien faire pour la sauver tandis que des vagues d'énergie magique sortaient de mon corps et se jetaient sur la malheureuse.

J'étais fou de colère contre moi-même et mon impuissance, et fou de tristesse. Mais je ne voulais pas que l'on m'accuse, que l'on me fasse subir la même chose que ma mère, alors que tout cela était arrivé sans que je le veuille. Abandonnant sans un adieu ma famille, mes amis, et le reste du village qui festoyait sans se douter de la tragédie qui venait de se dérouler, je m'enfuis dans la nuit.

J'appris plus tard que lorsque le corps d'Helga fut retrouvé, les répurgateurs étaient revenus et avaient brûlé toute ma famille. De toute façon mon père me battait, je ne l'aimait guère. Mes frères et sœurs ne le méritaient pas mais c'était eux ou moi, et finalement je peux m'estimer heureux que ce soit eux plutôt que moi.

Au terme de mon errance, je tombai par un curieux hasard sur un sorcier du Collège Gris. En réalité ledit sorcier m'observait depuis un bon moment à mon insu et avait fini par décider de se montrer pour faire de moi son apprenti.

Ce jour-là cela faisait six ans que j'étudiais et que je servais mon maître au sein du Collège. Quand je n'étais pas en cours il m'envoyait porter des messages aux autres magisters umbramanciens. Mais le Collège de l'Ombre est un vaste dédale de passages secrets et de couloirs situés dans des plans parallèles, dont les multiples entrées sont situées un peu partout dans Altdorf. Venant de la campagne, il m'est plusieurs fois arrivé de m'y perdre. Lorsque cela arrivait, mon maître n'était pas très compréhensif : il me battait quotidiennement, et me mettait parfois au cachot pendant plusieurs jours sans autre nourriture que du pain rassis et de l'eau.

Malgré ces privations j'avais beaucoup grandi, mais ma maigreur et mon teint cadavérique faisaient peur aux gens que je croisait dans la rue. Je préférais souvent ne pas les regarder ni leur adresser la parole.

Cette fois, c'est un message de la plus haute importance, m'avait-on dit, que je devais porter à mon vénérable maître. Il n'aurait pas été très content si je me perdais encore une fois, ou si j'étais en retard, donc je me dépêchai. Je passai dans des ruelles étroites où vivait une faune de loqueteux qui ne m'inspiraient guère confiance. Un ivrogne me héla, une prostituée m'appela "mon chou". N'ayant connu que peu de preuves d'affection dans mon existence je lui souriai, mais je perçu son ritus de dégoût quand elle vit ma dentition crasseuse et carriée.

Je me hâtai, mon maître me battrait sûrement quand il verrait que j'avais brisé le sceau mais je m'en moquai, j'y étais habitué. Je lui aurais expliqué que j'étais tombé en courant et que le sceau s'était cassé dans ma chute.

De toute façon, ce parchemin était vierge. Je ne voyais pas pourquoi on m'avait interdit de le lire.

"Maître, un message pour vous."
"Donne-le moi."

Mon maître déplia le parchemin, sans même regarder le sceau, ce qui me rassura, mais immédiatement il tourna la tête vers moi. Il n'avait pas l'air content.

"Imbécile ! Je t'avais interdit de lire les messages ! Tu vas voir ce qu'il t'en coûtera !"

Là je compris que j'avais fait une bêtise, le parchemin était un test, il était sûrement enchanté de telle manière que mon maître pouvait voir ce que j'avais fait.

Mon maître me frappa comme jamais, et me mit au cachot pendant cinq jours.

Cinq jours plus tard, je vis mon maître revenir et ouvrir la porte de ma cellule.

"Tu as commis une grave erreur en trahissant ma confiance, et tu m'as beaucoup déçu. Les autres magisters ont décidé de te donner une dernière chance. Je te préviens, si tu échoues cette fois, tu n'auras pas d'autre occasion de te racheter."

Mon maître sortit une amulette de sa poche.

"Tu dois porter ce pendentif au temple de Véréna. Tout de suite. Et ne traîne pas en chemin. Ensuite tu reviendras me voir."

Cette quête paraissait facile. Je me mis en route et ne tardai pas à trouver les riches quartiers d'Altdorf. Je n'avais jamais vu tant de splendeur. Je restai un moment à contempler le somptueux palais de l'Empereur. Les nobles et les bourgeois portaient d'amples vêtements décorés d'or et d'argent, et un vieil instinct en moi se réveillait.

Cet instinct ne venait pas de mon ancienne condition de paysan, ni de mon éducation. Il venait de mon affinité avec le Vent d'Ulgu. J'étais attiré par tant de richesse et je dû résister à la forte tentation de voler quelque chose.

Mais je me concentrai sur ma mission, et sur les menaces de mon maître, et l'envie me passa. J'arrivai sans encombre au Temple de Véréna.

Là, chose étrange, je vis trois autres apprentis, et je sus immédiatement au fond de moi qu'ils avaient reçu exactement la même mission. Et eux aussi le savaient.
Il y avait là un apprenti du Collège de la Lumière, un autre du Collège d'Améthyste, ainsi qu'une jeune femme qui avait l'air d'être du Collège Céleste.

Nous entrâmes dans le Temple, et on nous fit attendre. Nous avions tous la même amulette.

Quelques temps plus tard, trois autres apprentis arrivèrent au Temple. Un apprenti du Collège Doré à l'air bizarre, et deux demoiselles appartenant respectivement aux Collèges de Feu et de Jade. Visiblement elles s'étaient rencontrées en venant. L'apprenti du Collège Doré n'osa pas entrer tout de suite et voulut s'en aller, mais finalement resta.

Soudain la Grande Prêtresse de Véréna apparut. Elle prit nos amulettes, nous félicita, et donna à l'apprentie astromancienne un autre pendentif, bien plus mystérieux que ceux que nous avions apportés. Il y avait une grosse gemme rouge et des choses étaient écrites dessus que personne n'arrivait à déchiffrer.

"Apprentie Anna, vous devez rapporter cette amulette à votre Collège." dit la Grande Prêtresse. "Quant à vous autres, rentrez à vos Collèges respectifs."

Puis elle repartit dans le Temple et nous sommes sortis.

L'apprentie pyromancienne, Chloé, nous apprit qu'elle avait fugué du Collège du Feu, qu'elle était entrée dans une taverne, et que la Grande Prêtresse de Véréna l'y avait sauvée d'un cultiste du Chaos qui avait invoqué des démons dans l'auberge. Ilsa, l'apprentie du Colège de Jade avait l'air particulièrement candide, et accepta de l'accompagner faire la tournée des tavernes avant de rentrer à leurs Collèges.

Mais moi, l'apprenti alchimiste avec une main en métal et Franz, l'apprenti d'Améthyste, sommes rentrés directement à nos Collèges sans faire plus de frais. Mon maître m'avait bien dit de ne pas traîner, de plus je n'étais pas à l'aise en compagnie des autres apprentis.

Chose surprenante, lorsque mon maître me vit arriver, il ne me frappa pas. Au contraire.

"L'amulette est-elle bien allée au Collège Céleste ?"

Il savait.

"Oui maître. Comme vous l'aviez prédit."

"Bien. Tu as rempli ta mission sans traîner. Je ne suis pas de cet avis mais les autres magisters pensent que tu es digne de confiance. Tu passes apprenti de niveau supérieur. Mais dis-moi... as-tu rencontré d'autres apprentis ? Que penses-tu d'eux ?"

Je devinai que ce n'était pas un hasard qu'il me pose cette question.

"Je pense qu'ils sont loyaux à l'Empire. Mais je me méfie d'eux."

"Très bien."

Et il me laissa là, hébété. Il ne m'avait pas battu de la journée.


**Fin de la première partie**

On a joué 4 parties depuis, et je n'ai toujours pas écrit la suite de la première car j'hésitais sur la façon dont je pourrais raconter ça.

J'ai décidé que ça pourrait faire un bon récit pour le concours JOL-GOA, du coup je vais essayer de vous résumer les quatre parties suivantes (qui ne font qu'un seul scénario) en moins de 2000 mots.

Sepheus ne savait pas pourquoi il se retrouvait de nouveau en compagnie de Franz, d'Anna, de Chloé, de Hans, de Martin et d'Ilsa. Ils étaient tous les six devenus compagnons sorciers depuis leur première rencontre, quand ils n'étaient qu'apprentis et que leurs maîtres respectifs leur avaient donné à chacun la même mission.

Sept ans auparavant, Anna, l'astromancienne, avait fait une prophétie : sept sorciers, représentant sept Collèges de Magie et l'un d'eux, corrompu par le Chaos, était voué à les trahir. Mais lequel était-ce ? Beaucoup penchaient pour Franz, l'alchimiste au bras de métal, mais son sale caractère ne pouvait constituer une preuve à lui seul.

Ce soir-là, le Comte-Electeur d'Ostland les avait invités en sa demeure de Wolfenburg.

"Pourquoi nous avez-vous invité ?" lui avait demandé Martin Siebrecht, le sorcier lumineux.
"Car j'ai besoin de vous pour régler mes problèmes. Je soupçonne un culte du Chaos, sans doute de Nurgle, car beaucoup d'habitants de Wolfenburg sont malades. Il se passe des choses louches, et je suis bien déterminé à savoir qui complote contre moi."
"Pourquoi ne pas avoir appelé les répurgateurs ?"
"Je ne veux pas qu'ils brûlent toute la cité, ces gens-là sont des fous dangereux. Non, je veux que vous trouviez ce culte du Chaos, s'il existe, et que vous l'empêchiez de nuire rapidement et efficacement."

Alors que le soir s'avançait, Ilsa la sorcière de Jade, Sepheus l'umbramancien, Chloé la mage flamboyante et Hans le sorcier d'améthyste décidèrent d'aller rendre visite au grand-oncle d'Ilsa, un seigneur sorcier de Jade qui vivait dans la Forêt des Ombres. Ils tombèrent en chemin sur une étrange clairière, entourant une sorte de dolmen. Le vent de Shyish était comme absorbé par les pierres, et Hans Schreiber sentit qu'il ne pouvait pas lancer de sorts en cet endroit. Un elfe se tenait là, et les regardait avec amusement. Une sorte de monture reptilienne était attachée au dolmen derrière lui. Lorsque les sorciers impériaux s'approchèrent, la bête rugit et tira sur sa chaîne, mais celle-ci était solide. (334)

L'elfe, malgré son air inquiétant, se montra charmant et leur dit qu'il pourrait aider les sorciers à la seule condition qu'ils l'aident en retour à retrouver un artefact elfique très ancien. Les sorciers acceptèrent, et purent ainsi avoir des informations capitales : la clairière avait servit de lieu de culte à la dernière pleine Morrslieb. Cette nuit-là, Morrslieb serait de nouveau pleine, et les cultistes se réuniraient donc, mais dans une autre clairière.

La nuit tombait déjà. Les sorciers continuèrent leur chemin dans la forêt, et virent un court d'eau. Ilsa y trempa ses pieds pour interroger la rivière. Au bout d'un temps, elle sut que de nombreuses personnes l'avaient traversée un peu plus au Nord. En suivant cette piste, ils trouvèrent sans peine la clairière qui servait de lieu de sabbat. Neuf hommes et femmes masqués étaient réunis autour d'un petit autel. L'un d'eux amenait des enfants vers l'autel. Les enfants comme les adultes présentaient des mutations.

Hans, Sepheus, Ilsa et Chloé sortirent des buissons et lancèrent des sorts sur les cultistes. Ceux-ci essayèrent de s'enfuir, mais la plupart moururent étranglés, brûlés ou percés d'épines et de flèches magiques. (520)

Malgré cette victoire, ils n'apprirent rien de plus. Ils venaient seulement de détruire un culte, mais était-ce le bon ? N'ayant aucune connaissance en signes chaotiques, ils ne purent déterminer quel dieu vénérait ces cultistes, et brûlèrent leurs corps avant de se rendre chez le grand-oncle d'Ilsa.

Celui-ci les accueillit dans sa modeste demeure, perdue en pleine forêt. Ils y dormirent, et revinrent le lendemain matin à Wolfenburg pour faire leur rapport au comte. Pendant ce temps Franz, Martin et Anna étaient restés au château et n'avaient rien trouvé.

"Bien" leur dit ce dernier, "mais je soupçonne plutôt un culte de Nurgle dans cette cité-même, dans les bas-quartiers. D'après mes sources, ils empoisonneraient l'eau de la rivière, et voudraient rendre malade la population. Je veux que vous y alliez." (652)

Question, comme ça : vous n'avez jamais essayer de jouer à Ars Magica ? Nan, parce que l'histoire me rappel beaucoup Ars Magica et ses Covenant...